« Des milliards d'ariary peuplent le village d'Andilana-Nord. Plus d'un excavateur a fait l'acquisition d'un motoculteur, d'un sprinter… » . Facile, alors, d'estimer ce que les « patrons » ont dans leurs poches. A Tanambe le coût de la vie ( loyers, contenu du panier de la ménagère, les pièces de rechange…) accuse une courbe ascendante. Les transactions, sur le béryl, se font de gré à gré, au marché noir.
« Pour blanchir la masse d'argent qu'ils ont gagnée, les collecteurs investissent maintenant dans le collecte de paddy ! Histoire de blanchir les billets qu'ils ont pu amasser sur le dos des autorités fiscales. Collecte de paddy ? La conjoncture s'y prête bien, puisque c'est le moment de la récolte. Et ils n'hésitent pas à payer au prix fort le kilo du paddy non encore asséché, au grand dam des collecteurs patentés. Pour ces collecteurs occasionnels, pêcher en eau trouble, de cette façon ils peuvent se passer de tous les tracas des arcanes administratifs mais aussi n'auront pas à effectuer des versements qui feront attirer les attentions sur eux. Le kilo de paddy à 1300 voire 1500 Ar dès ce début de campagne de collecte ? Cela n'exclut pas, d'une part, de l'appréhension du côté des consommateurs qui payeront à un prix conséquent leur nourriture de base au marché. Mais, d'autre part, il y a également matière à réflexion, pour les producteurs qui sont tentés de faire cause commune avec ces pêcheurs en eau trouble, à savoir vendre toute la récolte de la saison , au lieu de mettre en stock une partie, comme ils en ont l'habitude, dans un GCV ( Grenier communautaire villageois) en partenariat avec ces institutions financières, en attendant que, plus tard ,comme c'était le cas chaque année, au mois de novembre ou décembre, le prix de vente est de loin plus avantageux. Ce qui se produit est que cette fois, ils prennent l'option de s'acquitter, dès ce mois de juin, les sommes qu'ils ont empruntées à une banque ou une institution mutualiste. Ils n'auront rien comme garantie, quand ils auront à emprunter à une banque ou à une mutuelle, à l'avènement de la prochaine saison de pluies. Car très probablement, la fortune qu'ils ont faite serait déjà épuisée en ce moments-là », déplore notre interlocuteur. Il y a matière à réflexion!
Revenons à la carrière d'Andilana-Nord. Au début, chaque acteur a creusé son trou. Les originaires d'Andilana d'un côté, et les « étrangers » de l'autre. Arriva un moment où le groupe local a découvert un bon filon dans son trou…Et l'autre groupe d'exiger que tout le monde ait le droit d'exploiter ce bon trou. Suit une échauffourée. Les autorités fermèrent la carrière. Et aussi surprenant que ça puisse paraître, les deux groupes ont fait cause commune pour s'opposer à cette mesure. « Car, ont-ils révélé, parmi les personnes qui jouissent des privilèges de par leur statut, il y a ceux qui profitent de ce que la masse des chasseurs de béryl soit éloignée du site, pour entreprendre du « Sakoroka », c'est-à-dire, envoyer frauduleusement leurs hommes de main, la nuit, s'introduire dans les trous », rapporte un membre de l'association ''Alaotra Rano soa''. Heureusement que le membre du Gouvernement concerné entra en scène pour remettre un peu d'ordre.
Nandrasana